L'activité manufacturière chinoise a progressé en décembre pour le troisième mois consécutif, selon des chiffres officiels publiés mardi, un signe positif quant à la capacité de la Chine à atteindre ses objectifs de croissance pour 2024.
( AFP / JADE GAO )
Pékin a annoncé ces dernières semaines une série de mesures chocs visant à stimuler l'économie, en proie à une crise de l'immobiliser persistante, une consommation atone et face à la perspective d'une reprise des tensions commerciales avec Washington.
En décembre, l'indice des directeurs d'achat (PMI), baromètre clé du monde industriel, s'est établi à 50,1 points, contre 50,3 en novembre, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS).
Un indice supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité manufacturière et, en deçà, d'une contraction.
Cette hausse confirme la reprise de l'activité manufacturière après cinq mois de recul constant entre avril et octobre.
Ce chiffre est toutefois inférieur aux prédictions des analystes sondés par Bloomberg, qui anticipaient une accélération plus forte à 50,2 points.
Pékin a multiplié ces derniers mois les plans de soutien à l'économie, dont des baisses de taux d'intérêts de référence, un assouplissement des restrictions à l'achat de logements et le relèvement des plafonds de la dette des gouvernements locaux.
"Le renforcement du soutien politique en fin d'année a clairement donné un coup de pouce à la croissance à court terme", analyse Gabriel NG du cabinet Capital Economics.
Les commandes à l'exportation ont également atteint leur niveau le plus élevé en quatre mois, "probablement grâce à une augmentation des commandes des importateurs américains anticipant d'éventuels droits de douane imposés par Donald Trump", poursuit Gabriel Ng.
Le président américain élu, qui sera investi fin janvier, a promis de renforcer les droits de douane sur les importations chinoises.
Cet élan de la production "pourrait ne durer que quelques trimestres, car Donald Trump devrait mettre à exécution ses menaces de droits de douane" tandis que "des déséquilibres structurels persistants continueront de peser sur l'économie", alerte ainsi Gabriel Ng.
Les autorités chinoises restent confiantes dans leur objectif de croissance à 5% pour 2024, dont le chiffre officiel sera publié début janvier.
Mais plusieurs observateurs restent plus prudents, à l'image du Fonds monétaire international (FMI) qui a abaissé en octobre sa prévision de croissance pour la Chine à 4,8%.
L'institution anticipe un nouveau ralentissement à 4,5% en 2025.
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